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En guise de conclusion, je vous livre les recommandations de ma meute dans l’hypothèse où vous seriez tenté de faire un bout de chemin (12 à 15 ans quand même, car telle est notre durée de vie moyenne) avec un Kishu. Et si vous souhaitez vous faire une opinion par vous-même, je vous recommande de suivre mes aventures sur le blog dédié : rien de tel que de passer d’une connaissance théorique au vécu réel, par des mises en situation pratiques.

Elle : « On a coutume de dire que tous les goûts sont dans la nature et qu’ils ne se discutent pas. C’est vrai. Aussi chaque propriétaire incline inévitablement à trouver son chien beau et intelligent. Parce qu’il a, pour lui, les yeux de l’amour ? Assurément ! Mais pas que… Il arrive qu’une subjectivité personnelle rencontre l’assentiment du plus grand nombre. C’est un fait : certains chiens attirent les regards, curieux et admiratifs. C’est le cas du Kishu. Combien de fois n’ai-je entendu lors d’une promenade des expressions telles que « oh qu’il est beau ! », ou « que ce chien est mignon ! » etc… Au Japon, c’est peu de dire que notre Kishu a la côte. Pourtant, rares sont les  japonais qui en adoptent un au cours de leur vie. Et c’est heureux ! Car il n’y aurait de pire erreur pour un futur maître que de choisir un animal principalement pour son élégance et pour sa ligne. Une décision malvenue qui s’avérerait rapidement funeste, s’agissant d’un Kishu ! Gardons bien à l’esprit qu’un animal n’est pas un objet à exhiber ; pour flatter son ego, il y a la voiture de luxe ou la Rolex !

Lui : « Je confirme ! Un animal de compagnie a des besoins, plus ou moins importants ou spécifiques, qu’il faut prendre en considération avant toute prise de décision relative à une adoption. Le Kishu ne fait pas exception à cette règle, bien au contraire. Car il se trouve être un compagnon exigeant ; non que ses besoins soient dispendieux ou disproportionnés, mais sa coopération sera acquise, pleine et entière, uniquement si son « dominant » lui témoigne du respect en toutes circonstances : ni trophée, ni jouet, encore moins souffre-douleur donc. Tout se passe comme si, au plan mental, le Kishu était pleinement conscient de sa noble lignée ancestrale. La relation avec le Kishu relève d’une coopération mutuelle, d’égal à égal, quand bien même on reste dans un cas de figure classique d’un dominant qui lui fixe des règles. Si vous rêvez d’un chien qui, pour votre seul plaisir, va « chercher la balle » ou doit dormir sur vos genoux à la demande, oubliez immédiatement le projet d’en adopter un ! Le Kishu est ce genre de chien cultivant ce paradoxe d’être foncièrement indépendant tout en étant très attentif à sa meute nucléaire ».

Elle : « Il y a un autre côté paradoxal à prendre en considération : son désir d’autonomie se conjugue au besoin qu’il exprime régulièrement de se voir consacrer du temps et de l’attention. Côtoyer un Kishu pourra désorienter une personne habituée à des races canines plus conventionnelles. C’est la raison pour laquelle j’estime que rien ne s’oppose à ce qu’un maître sans expérience puisse en adopter un, dès lors que ce novice se montre attentif aux divers signaux émis par son chien, qu’il est calme de tempérament, constant dans son éducation et rigoureux dans l’application des règles de vie ».

Lui : « Le Kishu est un chien actif ; autant il n’est pas joueur, autant son côté chasseur lui fait apprécier les longues balades dans un environnement riche d’odeurs à analyser et/ou à suivre. Dites-vous bien que la promenade serrée « au pied » n’est pas pour lui. Pas plus que le concept de sortie limitée à quelques minutes, et uniquement destinée à la satisfaction des besoins élémentaires d’hygiène. Le temps consacré à la promenade est d’ailleurs très révélateur du fonctionnement coopératif entre chien et maître. Le Kishu doit disposer d’une certaine liberté de manœuvre lors de ses sorties. Mais parce qu’un bon chien de chasse peut être amené à filer comme une fusée sur une piste potentielle qu’il vient de flairer, il ne saurait y avoir de promenade en toute liberté. L’usage d’une laisse, de préférence longue d’au moins trois mètres, est donc de rigueur. Mais ce lien de sécurité ne doit pas constituer une entrave trop forte : le maître avisé laissera à son Kishu l’initiative du cheminement, parcours et tempo, autant que faire se peut, de sorte que ce dernier répondra toujours favorablement aux sollicitations de la laisse, quand cela s’avèrera nécessaire. En d’autres termes, le Kishu est un chien facile et agréable à promener, pour autant qu’il jouisse d’une certaine initiative dans ses mouvements. Et s’il peut arriver que les points de vue diffèrent à un moment donné, la corruption au biscuit vient vite à bout de son esprit de résistance. Foncièrement, le Kishu est un chien obéissant. » 

Elle : « Pour résumer, je dirais volontiers qu’un chien intelligent et doté d’une bonne mémoire par nature oblige son dominant à se montrer pareillement intelligent et rigoureux dans son comportement et dans les échanges qu’il a avec son animal. En arriver au conflit frontal, et pire que tout, à un acte de violence inapproprié, c’est l’assurance de perdre la confiance d’un Kishu, et par-là, toute chance de maintenir une relation équilibrée et profitable pour le couple maître – chien.

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