La région de Hokkaido abrite une population de cervidés bien spécifique : le cerf Sika, prononcé « Shika » en japonais, de son nom savant Cervus nippon. Pour être parfaitement exact, on devrait d’ailleurs dire « Kita Sika », pour Sika du nord. Plus petit que le daim, dont il possède la robe tachetée, il mesure jusqu’à deux mètres de long pour une cinquantaine de kilogrammes. La hauteur au garrot varie entre 50 et 100 centimètres.
Si un groupe très important, d’un millier d’individus environ, est facilement observable en liberté dans les parcs et jardins de la cité historique de Nara (Honshu – préfecture de Nara, entre les baies d’Ise et d’Osaka), les populations les plus nombreuses évoluent dans l’île de Hokkaido. Mais nul besoin d’aller au Japon pour en apercevoir, si l’envie vous en prenait, puisqu’il en existe quelques groupes disséminés en France depuis que, à la fin du XIXe siècle, des spécimens –un mâle et trois femelles- furent offerts en cadeau par l’empereur Meiji au président Sadi Carnot. Les puristes vous diront que les souches française, « Nara » et « Hokkaido » ont évoluées différemment et qu’il ne s’agit plus tout à fait de la même espèce, l’observation de l’un ou l’autre groupe donne néanmoins une bonne idée du Kita Sika.
Le bord des routes atteste de l’omniprésence –potentielle- du cervidé, eu égard à la multiplication des panneaux avertisseurs signalant les risques de collision. Si vous avez un jour la chance de parcourir les bandes asphaltées de Hokkaido en voiture, soyez très attentif aux bas-côtés, évidemment durant la nuit, mais aussi aux heures fraîches de la matinée et en fin de journée, même si une rencontre inopportune peut également se produire en journée. A noter qu’il n’est pas rare de voir un individu, avec ou sans bois, traverser (tranquillement) la route alors que le soleil est à son zénith, spécialement dans le secteur des parcs nationaux où la circulation est peu dense.
Selon une étude nippone datant de 2015, la présence de cerfs Sika en nombre dans un périmètre restreint favoriserait la biomasse des vers de terre et d’insectes dans le sol, et, par voie de conséquence, la multiplication des petits et moyens mammifères omnivores, tels que le blaireau local (Meles anakuma).
La population des cervidés est contrôlée par les chasseurs qui, chaque année, prélèvent un quota pour leur consommation personnelle et la fourniture de restaurants ou magasins spécialisés.